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Que se passe-t-il à Grâce-Hollogne ?

Que se passe-t-il à Grâce-Hollogne ?

Les élections ont apporté leur lot de leçons à Grâce-Hollogne. D'une part on a assisté à une forte baisse du Parti Socialiste et d'autre part, on a assisté à une très forte hausse du PTB qui est devenu, avec 20 % des voix, le deuxième parti de la commune. Divisé en deux clans (le clan Mottard et le clan Dony), le PS s'est déchiré déjà depuis plusieurs années et un des deux camps (le camp Mottard) a fait le choix d’une alliance avec le MR, RCGH et Ecolo. Non pas parce que l’un se situe plus à gauche où à droite que l’autre, mais parce que notre commune de Grâce-Hollogne est touchée par une des plus graves maladies qui commande la logique des partis traditionnels. Cette maladie, c’est l’individualisme, qui amène la lutte des places, les guerres d’égos et la guerre pour les postes et les baronnies, sans se soucier de l'intérêt des habitants.

Céline Dolsek

Depuis quelques années, la politique à Grâce-Hollogne vit à un rythme digne de la série Dallas. En 2015, le bourgmestre Maurice Mottard annonçait qu’il ne se représenterait pas aux prochaines élections, laissant le champ libre à Angela Quaranta, à l’époque échevine. Mais dans le même collège, un autre échevin ambitionne de devenir bourgmestre. C'est l’échevin Manuel Dony. Pour mettre le pied à l'étrier, il convoque contre les statuts du PS, l’USC de Grâce-Berleur qui le désigne candidat bourgmestre et future tête de liste. Mais Maurice Mottard et Angela Quaranta ne sont pas d'accord et Manuel Dony se fait rappeler à l’ordre par l’USC centrale de Grâce-Hollogne, qui se charge du dépôt et de l’ouverture des candidatures.

Entre 2015 et 2017, les tensions s'accentuent. Le fossé et l'animosité entre Mottard et Dony, qui veulent chacun imposer leur agenda personnel, s'accentuent. Dony se lie avec Deborah Colombini, une autre échevine PS. Maurice Mottard décide de contrer Manuel Dony et annonce qu'il va finalement se représenter pour se succéder à lui-même. Il fixe deux conditions. L'une d'elles est que Deborah Colombini (qui n’est autre que la compagne de Monsieur Dony) ne doit pas figurer sur cette liste.

Les mois passent et le bourgmestre annonce qu'il est prêt à mener sa propre liste si la fédération liégeoise du PS prend position pour Dony. Devant l'impasse, le PS de Grâce-Hollogne est mis sous tutelle par la fédération liégeoise. La fédération craint une forte montée du PTB et veut éviter l'explosion de son USC locale et le dépôt de deux listes concurrentes. Après de multiples rebondissements, il est finalement décidé qu'il n'y aura qu'une seule liste PS. Déborah Colombini en sera absente mais candidate aux élections provinciales. Manuel Dony est désigné tête de liste et Maurice Mottard pousse la liste. Pendant toute la campagne, les Grâcieux-Hollognois assistent à un triste et décadent spectacle d'un parti qui ne défend plus que les intérêts de ses représentants et où eux-mêmes sont incapables de se mettre d'accord car trop occupés à se battre pour leur place personnelle.

Y a-t-il des divergences politiques derrière cette guerre des clans ? Les Grâcieux-Hollognois se sont demandé pendant toute la campagne où se sont cachés les vrais débats politiques de fond. Car il n'y en a pas eu. La raison est évidente. Même si Manuel Dony aime à se présenter plus à gauche. Il n'en est rien. Dony et Mottard ne sont pas en lutte politique. Car ils sont d’accord politiquement sur le fond. Ensemble, ils ont géré la commune pendant des années, ayant chacun des postes clés. Manuel Dony était échevin des sports et du Patrimoine et Déborah Colombini échevine de la jeunesse, de la culture, des finances. Et leur bilan social ne répond pas aux priorités de la population de Grâce-Hollogne.

Le bilan de la majorité socialiste est mauvais. La pauvreté a augmenté. A cause de la chasse aux chômeurs, entre 2012 et 2018, le nombre de bénéficiaires du RIS a augmenté de 80 % ! Au lieu de faire barrage à la crise comme un réel parti de gauche et de protéger les citoyens en diminuant les taxes communales, les autorités ont décidé de faire le contraire en les augmentant. Elles ont décidé d'augmenter les centimes additionnels au précompte immobilier. Et surtout, elles ont décidé d'augmenter fortement la taxe déchets. Tout cela sans taxer de façon conséquente les multinationales qui sont actives sur le territoire et qui font un maximum de bénéfices. Ces décisions ont par exemple été prises directement par Deborah Colombini, comme échevine des finances, est responsable de ces décisions.

En matière de logement, la commune a baissé le nombre de logements sociaux. En 2012, il y avait encore 21,5 % des ménages qui pouvaient se loger dans un logement public. En 2016, c'était 19,5 %. Dans le même temps, le nombre de logement sociaux est passé de 2016 logements en 2012 à 1951. Baisser le nombre de logements sociaux alors que la liste d'attente s'allonge, c'est quand même tout le contraire qu'on attend d'une commune dirigée par la gauche.

De plus, les enfants de Grâce-Hollogne n'ont pas d'espaces de jeux dans lesquels s'épanouir. Ce sont pourtant des lieux indispensables et réclamés par la population pour l’épanouissement de chacun. Avec notre parti, nous avons mené une lutte de terrain en sillonnant les quartiers de Grâce-Hollogne avec une pétition qui a récolté plus de 1000 signatures que nous avons remises au conseil communal pour secouer les autorités et pour exiger des avancées concrètes et enfin réelles au sein de nos quartiers. Nous n'avons pas reçu de réponse positive. Ni de Maurice Mottard, ni d'Angela Quaranta, ni de Manu Dony, ni de Deborah Colombini.

Les masques cachent parfois bien la réalité. Car entre Dony et Mottard, la différence n'est pas politique. De part et d’autre de ces deux fameux clans, la politique menée est la même n’a pas été capable de répondre à ces attentes de la population.
Pour le PTB, ce cirque est inacceptable. La gauche que nous défendons ne se confond et ne se mélange pas avec une politique antisociale. Le PTB à des principes. Pour nous, l’intérêt collectif prime sur l’intérêt des individus, y compris en politique. Nos élus ne sont pas là pour faire carrière ou pour s’enrichir et reversent la totalité de leurs jetons de présence. Nous faisons de la politique par conviction, pas pour être bien assis dans un siège échevinal ou autre. Notre investissement militant se construit avec et pour les gens, et défend un projet de société humain et profondément social. Nous n'avons pas à nous mêler à ces petits jeux qui ne servent personne sauf les intérêts individuels de quelques barons socialistes locaux.
Le choix de Serge Stassart de ne pas siéger pour aider le clan Dony n'est pas un choix du PTB mais un choix personnel que nous ne cautionnons pas. Quel que puisse être ce choix individuel que nous ne soutenons pas, nous continuerons la politique du PTB qui est avant tout une politique de terrain, qui visent à répondre aux besoins des habitants de Grâce-Hollogne, de nos militants, et de nos électeurs.

Nous allons faire résonner bien fort la voix des habitants en étant leur porte-voix au sein du conseil communal. Nous allons lutter pour plus d’emplois, pour plus de logements, pour que les taxes pèsent moins sur le budget des ménages et que ceux qui ont les poches les plus lourdes contribuent plus justement l’impôt. 
Nous continuerons à nous battre pour faire barrage à la pauvreté grandissante, pour des services publics forts et de qualité, ainsi que pour des quartiers intégrés, munis d’infrastructures saines et nécessaire à la vie en commun.